Rage : procédure en cas d'importation d'un animal à risque
Que faire en cas de doute ?
Tout heureux de vous présenter son souvenir de voyage votre client vous annonce que son nouveau compagnon n’a ni vaccin, ni identification, ni passeport européen, il est donc entré illégalement sur le territoire. Cette année un nouveau cas de rage importé du Maroc, à fait la une de la presse vétérinaire au mois de février.
Comment réagir, quelle procédure suivre ......
Procédure en cas d’importation d’un animal sans vaccination rage et/ou absence d’identification.
Dans un premier temps contactez la « DDPP » (Direction Départementale de la Protection des Populations) qui ouvre une enquête, gérée par l’inspecteur en chef de la santé publique vétérinaire (race de l’animal, provenance, condition d’achat, conclusion de la consultation auprès du vétérinaire).
Un arrêté préfectoral de mise sous surveillance d’un animal dont le statut sanitaire est inconnu est créé. Le vétérinaire ainsi que le secrétaire de la préfecture et le directeur départemental de la DDPP sont chargés chacun en ce qui les concerne de l’exécution de cet arrêté.
L’animal est alors placé aux frais du propriétaire sous la surveillance du vétérinaire qui l’a reçu pendant une durée de trois mois durant laquelle il sera présenté chaque mois au vétérinaire.
La mise sous surveillance de l’animal entraîne également l’application des mesures suivantes :
L’engagement du propriétaire par écrit :
de ne pas se dessaisir de l’animal pendant le délai de trois mois de mise sous surveillance,
de ne pas voyager avec et animal pendant ce même délai,
de garder l’animal isolé des autres carnivores domestiques et des personnes autres que celle de son cadre familial,
de prendre toute les mesures nécessaires pour éviter tout risque de morsure ou de blessure des personnes ou des animaux par cet animal,
de signaler tout signe quelconque de maladie ou la mort de l’animal au vétérinaire chargé d’appliquer la procédure.
Le vétérinaire adresse à la DDPP dont il dépend un compte-rendu clinique de ses observations (suspicion rage) à l’issue de chaque visite mensuelle et signale tout manquement du propriétaire à ses obligations de suivi vétérinaire.
L’arrêté préfectoral sera levé à l’issue de la mise sous surveillance vétérinaire ayant permis d’écarter l’hypothèse de contamination rabique. L’animal pourra alors recevoir les injections vaccinales (y compris rabique).
Procédure en cas d’importation d’un animal sans vaccination rage et/ou identification ayant mordu ou griffé.
La conduite à tenir dans un premier temps est celle d’une mise sous surveillance d’un animal mordeur ou griffeur soit :
quinze jours, s’il s’agit d’un animal domestique ;
trente jours, s’il s’agit d’un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité.
Le première visite est effectuée avant l’expiration du délai de 24 heures suivant le moment où l’animal a mordu ou griffé et la deuxième au plus tard le 7ème jour après la morsure ou la griffure. En l’absence de symptôme entraînant une suspicion de rage le vétérinaire sanitaire établit à l’issue de chacune de ces deux premières visites un certificat provisoire attestant que l’animal ne présente au moment de la visite aucun signe suspect de rage.
Le vétérinaire doit informer le propriétaire que toutes les visites sont exécutées auprès de lui même. La non-présentation de l’animal dans les délais prescrits, doit immédiatement être signalée aux autorités de police et à la DDPP, par le vétérinaire sanitaire en charge de cette surveillance. A l’issue de chaque visite le vétérinaire établit un certificat numéroté en 5 exemplaires. Trois sont remis au propriétaire, un adressé à la DDPP, le dernier sera conservé par le vétérinaire pendant une période de un an. Si le risque de rage est écarté, le vétérinaire procède à une évaluation comportementale et l’animal peu recevoir ses vaccinations.
Dans le cas d’une suspicion de rage ou par sécurité si l’animal provient d’un pays non indemne de rage, il est maintenu en observation et isolé strictement. Une enquête épidémiologique sera conduite pour déterminer les risques de contamination et si le risque est confirmé toute personne ayant été en contact avec l’animal sera prise en charge par le centre anti rabique afin d’être vaccinée.
Lorsqu’au cours de la période de mise sous surveillance l’animal meurt, le cadavre ou au moins la tête de celui-ci est transmis au directeur de la DDPP pour être expédiée à l’Institut Pasteur pour détection de l’antigène du virus de la rage dans le tissu cérébral.
Il est recommandé d’établir un tableau clinique évocateur de la rage et procéder à un interrogatoire minutieux auprès des propriétaires ; d’envoyer systématiquement pour diagnostic de rage tout cas suspect, même si la suspicion paraît faible de prime abord.
Ne pas oublier que l’euthanasie d’un animal mordeur est interdite sans avoir fait au préalable la surveillance qui s’impose.
Prudence donc, pour toute consultation d’un animal en provenance d’un pays ou la rage est à l'état endémique, parfois comme cela été le cas en Vendée votre client entre en France en sachant pertinemment que l’animal n’est pas en règle, mais parfois votre client aura acheté cet animal avec un faux passeport, sans identification, ou/et sans vaccin rage, le contrôle et la vérification de l’ensemble des documents est indispensable.
Corinne Labigne
07-2012
Auteur | Commentaire en débat |
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